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Primature: Tomégah Dogbé rejetée par les barons, Léopold Gnininvi a de fortes chances

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Les secousses sociopolitiques qui affectent le Togo sont symptomatiques de la légèreté avec laquelle le pouvoir d’Etat est banalisé. La pression populaire, les répressions tous azimuts, le mépris et l’indifférence du pouvoir, les différentes situations de frustrations et malaise généralisé ne peuvent maintenir encore longtemps un régime en place. De la démission du Premier Ministre et de son gouvernement à l’incertitude dans la préparation des élections législatives avec l’impasse politique observée actuellement constituent l’essentiel des arguments qui prouvent que le Togo est crise et qui obligent les signaux politiques, économiques et sociaux à être au rouge. En attendant donc que le dialogue qui se prépare dans une géométrie à dimensions variables, le débat s’ouvre au sommet de l’Etat. Pour la Primature, Faure Ganssingbé essaie d’imposer sa directrice de Cabinet alors que d’autres candidats sont sur la liste. Gilchrist Olympio excelle dans des manigances et propose l’impossible. Alors que la crise est réelle, il y a lieu de procéder à l’analyse des candidats à la Primature, de faire l’autopsie du gouvernement sortant et poser les bases des défis de la prochaine équipe dans une situation générale de tourment dans laquelle végète Faure Gnassingbé.

 

Ceux qui ont observé la scène politique togolaise depuis quatre ans peuvent aisément se rendre compte que Gilbert Fossoun Houngbo, le Directeur adjoint du PNUD débarqué pour polir l’image d’un Etat voyou n’en pouvait plus. A deux reprises, l’homme a menacé de jeter l’éponge, il a fallu parfois l’intervention du conseiller spécial, les cerveaux de la gabegie politique, Barry Moussa Barqué pour maintenir l’homme d’Agbandi jusqu’au mercredi dernier. Nous étions donc le 11 juillet. Un petit entretien Faure Houngbo avant le Conseil des ministres, une rencontre expresse avec une dizaine de ministres du Gouvernement et le sort en était jeté. Faure demande à son Premier Ministre de rendre le tablier. Etonnement chez le PM. Il s’attendait à tout, sauf à cette requête. Faure insiste, dans une esquive gênante. Le Premier Ministre Gilbert Houngbo aura donc le temps d’aller rédiger cette démission qu’il remettra à son Président en fin d’après midi. Beaucoup d’hésitations, beaucoup de consultations et quelques réunions pour savoir si l’acte à poser ne sera pas préjudiciable à la situation surtout à son fauteuil. Non, répondront-ils unanimement. C’en est fait de Gilbert Fossoun Houngbo.

Le poste de Premier Ministre au Togo est le plus instable. Le Chef de l’Etat a le pouvoir constitutionnel de mettre fin selon son humeur à ses fonctions, et la vie pourra continuer.

Mais, ce qui est sûr est que même si les deux hommes ont maintenu une certaine entente de façade, ils en étaient arrivés à la corde raide, où méfiance et isolement ont fini par prendre le dessus. En témoigne la sortie inopinée des services de la communication de la Présidence et de la Primature qui sont venus confirmer les supputations qui avaient cours au lendemain de la démission de Gilbert Houngbo. Maintenant que la page de Houngbo est tournée, les calculs, les pronostics, les analyses et aussi les informations dignes de foi entretiennent l’impasse en attendant  que Faure Gnassingbé fasse la surprise, comme ce fut pour le cas de Komlan Mally.

Tendances et informations sur le prochain Premier ministre

Victoire Tomégah Dogbé active les lobbies

Alliance Togo Informatique

Victoire Sidémého Dogbé Tomegah, débarquée de nulle part, parachutée au cabinet de la Présidence en tant que Directrice a tout obtenu et en veut davantage pour son couronnement. Cumulant son poste de Directrice de Cabinet avec le Ministère du Développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, elle tentait par des supports interposés de se faire nommer Premier ministre. Elle brandit à ceux qui croient en ses rêveries son genre féminin, sa promiscuité avec le chef de l’Etat et un certain dynamisme résumé en la distribution des outils archaïques d’agriculture en plein 21ème siècle. Depuis l’éviction de Gilbert Houngbo, des médias ne cessent de faire les yeux doux discrets dans l’insinuation en faveur de Victoire Dogbé. Il est vrai, elle a déjà fait étaler ses limites dans l’administration politique. Le cabinet présidentiel est le plus incompétent de la sous-région. Pas de réunion studieuse de cabinet, pas de conseil de gouvernement avant le conseil des ministres, pas d’influence, pas d’autorité, pas de rigueur dans la gestion, pas de sympathie réciproque entre les fonctionnaires de la présidence, bref, pas d’initiatives novatrices. Elle n’en a pas, le temps. Occupée à ennuyer les paysans dans la distribution d’objets sans valeur sur des fonds colossaux mis à sa disposition pour les besoins de sa disponibilité. La Présidence est une véritable pétaudière. On y entre et on y sort comme dans le moulin du village, alors que les parapheurs végètent à attendre les signatures pour le fonctionnement de l’Etat. Ces insuffisances seront transportées sans aucun doute à la Primature au cas où le Président arrivait à l’imposer contre la volonté des siens comme c’est le cas actuellement. Et comme Faure sait bien narguer le peuple au mépris de la qualité et de la vision gagnante, il pourrait arriver à imposer l’autre dame, cette autre dame nommée Victoire Tomégah Dogbé.

Le CST et ses composantes

Le Collectif Sauvons le Togo et les partis membres ont d’ores et déjà décliné l’offre. A moins d’un revirement en fonction de l’évolution de la situation ou de l’ouverture signifiante du pouvoir en place. Me Zeus Ajavon était sur la liste, histoire de permettre d’assurer une transition d’apaisement et de réformes en vue de l’organisation des élections législatives. Cette intention est battue en brèche par la sortie des  responsables des différents partis politiques membres du CST. Agbéyomé Kodjo de l’OBUTS a décliné l’offre de la Primature,  Jean Pierre Fabre et tous les autres sont restés dans l’unanimité de la décision du CST. Non à la participation d’un quelconque gouvernement. Ce qui complique l’équation pour Faure Gnassingbé qui ne pourrait se gloser d’un gouvernement unilatéralement formé sans des préalables de conditions posées notamment par le Collectif Sauvons le Togo.

Les discussions semblent ouvertes et ne donnent pas lieu pour l’instant à un engouement. Les partis politiques qui ont été consultés ne donnent pas lieu à un évènement. Le CAR, la CDPA ou encore la CPP ne représentent plus grand-chose en ce qui concerne la pression populaire. C’est pourquoi, le pouvoir en place a l’obligation de se replier encore une fois sur les forces politiques qui maintiennent encore la pression. Celles qui appartiennent au CST.

Léopold Gnininvi de plus en plus cité

Le Professeur Léopold Gnininvi était samedi dernier à la présidence de la République pour échanger avec Faure Gnassingbé. D’après les sources concordantes, le secrétaire Général de la Convention Démocratique des Peuples Africains, parti de l’opposition traditionnelle reste un candidat sérieux à la Primature. On pense dans les sérails de ceux qui le défendent qu’il fait plus ou moins l’unanimité et qu’il est le seul parmi les leaders historiques à rester sur la touche de la Primature. Son compère Edem Kodjo est passé deux fois déjà dans les délices de ce poste, son frère de Yoto, Yawovi Agboyibo a tenu les manettes de la Primature pour les dernières élections législatives de 2007. Gilchrist Olympio, lui, a choisi d’atterrir officiellement dans la maison des « assassins »  de son père pour prétendre gérer ensemble le pays. Entre temps, Me Koffigoh a ouvert les vannes de cette fonction politique. Mais curieusement, le Professeur Gnininvi, à la veille de chaque nomination reste en pôle position avant de se voir écarter on ne sait par quel malheur. Considérons que cette fois-ci sera la bonne. Encore faut-il qu’il réponde aux critères qui peuvent permettre de relever les défis actuels qui attendent le prochain gouvernement. Apaisement socio politique, élections transparentes et démocratiques, renouement de dialogue avec les partenaires qui déchantent déjà face à la volonté du pouvoir de mener des réformes institutionnelles et constitutionnelles. Des réformes qui s’effectuent avec des répressions tous azimuts, des gaz lacrymogènes, des interpellations, des cas de tortures et des irruptions musclées aux domiciles de leaders.

Beaucoup d’observateurs ne comprennent pas pourquoi le pouvoir de Faure Gnassingbé qui a toujours prétendu gagner les élections, qui pense assurer une gouvernance efficiente, qui pense avoir une majorité à l’assemblée n’ait pas des ressources humaines suffisantes pour gérer le pays et faire le bilan. C’est toujours la même sollicitation, le même discours de main tendue,  le même appel à former le gouvernement. Attitudes qui remettent en cause la crédibilité même des élections que le pouvoir prétend remporter.

Les supputations et les pronostics

Dans la foulée de l’attente d’un nouveau Premier ministre après la démission de Gilbert Houngbo, se permettent toutes les supputations et tous les pronostics. Au lendemain  de ce départ précipité, des noms circulent dans les couloirs. C’est ainsi que la semaine dernière, certains noms ont circulé, notamment celui du Consul de la Slovaquie, Victor Sossou, discret homme d’affaires. L’homme a été lui-même surpris par la rumeur, n’étant ni de près, ni de loin consulté ou approché pour occuper ce poste. On a annoncé une autre femme, Brigitte Adjamagbo Johnson, la candidate de la CDPA à la dernière élection présidentielle. Elle n’aura de chance que si son mentor le Professeur Gnininvi perd encore une fois les siennes. Il faut aussi compter avec les inconnus, des noms qui viennent de nulle part déniché par Faure Gnassingbé pour créer la surprise. Avec Faure il faut aussi s’attendre à cela. Ce qui est constant avec le profil du prochain Premier Ministre est qu’il doit provenir du sud du Togo. Une partition géographique non constitutionnelle mais établie et qui est restée la coutume depuis la période du règne du dictateur Eyadéma. La période actuelle est celle qui est minée par la recrudescence des violations des droits de l’homme avec une instabilité politique marquée par  un cycle infernal de manifestations, de répressions, d’arrestations et de détentions. Le Premier Ministre devra être celui qui écoute le son de cloche du peuple, presque un antipode du Chef de l’Etat qui est plutôt complètement sourd à la crise et qui s’emmure dans le mépris. Le prochain premier ministre devra avoir une carrure politique, maîtrisant les grands débats et les grands maux qui minent la politique togolaise. Fin stratège, il devra se départir des influences extérieures destinées à lui mettre la pression dessus. Le Premier Ministre a le grand défi de répondre aux doléances du peuple réuni au sein du CST, de savoir aborder les priorités et la façon de les aborder.  Fût-il technocrate ou «politicrate»,  le PM aura le grand défi de réussir l’organisation des élections législatives dans un processus consensuel. Et pour ce faire il devra d’abord avoir l’adhésion de la majorité des formations politiques et de la société civile. Un profil de ce genre permettra de décrisper l’atmosphère politique pour assurer un nouvel engagement socio politique et économique pour le Togo. Nouveau départ qui se fixera sur des bases des élections législatives et locales acceptables par tous.

Carlos KETOHOU 

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