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ETATS-UNIS : pays de rêve, pays des folies meurtrières…

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La nouvelle a de quoi faire trembler et vibrer d’émotion le monde entier. Et c’est l’effet qu’elle a eu. Même les plus grands amoureux du pays de l’Oncle Sam, ceux qui rêvent tous les jours d’y aller, se sont pendant toute une journée posés la question de savoir si cela vaut encore la peine d’y mettre pied. A seulement 20 ans, Adam Lanza, munis de deux pistolets et d’un fusil d’assaut, a abattu sa mère et massacré 20 enfants et 6 adultes à l’école primaire de la petite ville de Newtown avant de retourner l’arme contre lui-même. Un crime odieux et ignoble qui n’est pas le premier commis par un Américain contre ses propres compatriotes. Etats-Unis, pays de rêve, pays des folies meurtrières.

La tuerie survenue à Newtown vendredi dernier a été l’une des plus meurtrières et la plus cruelle dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique durant ces vingt dernières années. Cruelle en ce sens que la plupart des victimes sont des enfants âgés de 5 à 10 ans. De pauvres innocents qui, sûrement, étaient loin de réaliser ce qui leur arrivait.

 Le périple meurtrier d’Adam Lanza a commencé à son domicile dans un quartier bourgeois de Newtown. Le jeune homme a d’abord tué sa mère et emprunté sa voiture pour se diriger ensuite vers l’école Sandy Hook de Newtown, où cette dernière a été institutrice.

Selon la police de la ville, le meurtrier est entré de force dans l’établissement. La fusillade a éclaté aux alentours de 9h30 heure locale. D’après le récit d’un témoin, une jeune mère présente sur les lieux, le jeune homme, vêtu d’une véritable tenue de combat (masque, gilet pare-balles) a traversé le hall, donnant les premiers coups de feu.

La directrice de l’établissement et la psychologue, qui ont entendu du bruit, sont venues à sa rencontre et ont été les premières à se faire tuer. Mais juste avant, la principale avait pris le soin d’enclencher le système de haut-parleurs qui retransmet le bruit des balles et prévient ainsi les professeurs. L’alerte est aussi donnée par un agent d’entretien qui crie dans les couloirs qu’un homme armé rôde dans l’école et qu’il faut se cacher.

Adam Lanza fait ensuite irruption dans deux salles de classe, tuant vingt enfants de 5 à 10 ans: dix-huit sont morts sur place et deux sont décédés à l’hôpital. Le tueur finit par retourner une arme contre lui. Selon les dernières informations, Adam Lanza avait trois armes sur lui lors de l’attaque, toutes enregistrées au nom de sa mère, une adepte des armes à feu.

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Ce crime n’est malheureusement pas le premier

La tuerie de Newtown n’est pas le premier massacre commis aux Etats-Unis. Dans un pays où la Constitution permet aux citoyens de détenir des armes, ces genres de situation sont malheureusement fréquents. Une petite rétrospective permet de se rendre compte de l’ampleur du phénomène.

Le 16 octobre 1991, un homme tue vingt-deux personnes dans un restaurant de Killeen au Texas et en blesse une vingtaine d’autres avant de se donner la mort. Le 20 avril 1999, à Littleton  dans le Colorado, les lycéens Eric Harris, 18 ans, et Dylan Klebold, 17 ans, ouvrent le feu au lycée Columbine. Douze élèves et un enseignant sont tués. Les deux tireurs se suicident.

Le 29 juillet de la même année, après avoir tué sa femme et ses deux enfants dans leur domicile d’Atlanta, Mark Barton, spéculateur boursier de 44 ans, ouvre le feu dans deux sociétés de courtage du centre financier, tuant neuf personnes, puis se suicide.

Le 21 mars 2005 à Red Lake dans le Minnesota, un adolescent de 16 ans tue dans son école neuf personnes, dont cinq lycéens, avant de se suicider.

Le 16 avril 2007, un étudiant de 23 ans d’origine coréenne, Seung-Hui Cho, tue trente-deux personnes, dont vingt-sept étudiants, avant de se donner la mort sur le campus de l’université de Virginia Tech, à Blacksburg enVirginie. C’est le pire massacre de l’histoire des Etats-Unis commis en temps de paix.

Le 24 décembre 2008, un homme déguisé en Père Noël ouvre le feu sur les convives d’un réveillon à Covina, banlieue de Los Angeles, tuant neuf personnes et se suicide.

Le 10 mars 2009, après avoir établi une liste de cibles, Michael McLendon, 28 ans, tue dix personnes, dont sa mère et son oncle, dans trois villes de l’Alabama (sud) avant de retourner l’arme contre lui.

Le 3 avril 2009, un immigré d’origine vietnamienne, Jiverly Wong, 41 ans, ouvre le feu dans un centre d’accueil pour immigrés à Binghamton  dans l’Etat de New York. Il tue treize personnes. Les victimes étaient en train de s’entraîner à un test de citoyenneté lorsqu’elles ont été tuées.

Le 5 novembre 2009, un psychiatre militaire d’origine palestinienne, Maj Nidal Malik Hasan, déclenche la plus grave fusillade jamais enregistrée dans la base militaire de Fort Hood, au Texas, tuant treize personnes et en blessant quarante-deux, avant d’être blessé et maîtrisé. Le 8 janvier 2011, Jared Lee Loughner tire à bout portant et blesse grièvement l’élue démocrate Gabrielle Giffords, devant un supermarché de Tucson en Arizona. Le bilan fait état de six morts et dix-neuf autres blessés.

Le 12 octobre 2011, dans la station balnéaire de Seal Beach en Californie, un homme, en conflit avec son ex-femme pour la garde de leur enfant, ouvre le feu dans le salon de coiffure où elle travaille. Le bilan est de huit morts, dont son ex-femme.

Le 2 avril 2012, un Coréen de 43 ans tue sept personnes et en blesse trois à l’Université religieuse d’Oikos en Californie, avant de se rendre à la police. Le tireur a tué méthodiquement ses victimes après les avoir alignées contre un mur. Le 20 juillet 2012, James Holmes, 24 ans, ouvre le feu dans une salle de cinéma à Aurora dans le Colorado, tuant douze personnes et en blessant 58. Le 5 août 2012, un homme attaque des fidèles dans un temple sikh à Oak Creek, dans le Wisconsin, tuant au moins six personnes avant d’être lui-même abattu.

Le 21 octobre 2012, trois personnes sont tuées et quatre autres blessées par un homme qui a ouvert le feu dans un institut de beauté dans la banlieue de Milwaukee.

La liste est donc très longue. Selon une étude récente, les armes à feu ont causé la mort de 31.000 personnes aux Etats-Unis en 2009.

Que faire maintenant ?

Barack Obama l’a dit en des termes à peine au lendemain du massacre de Newtown. Le N°1 américain a appelé à des mesures «significatives» pour empêcher une nouvelle tragédie. Que décidera-t-il concrètement ? Il n’a pas été pour le moment tout a fait clair sur le sujet. Mais, le massacre de vendredi dernier a au moins le mérite de relancer  une nouvelle fois, aux Etats-Unis, le débat sur les armes à feu, dont la possession est protégée par le second amendement de la Constitution. Les Américains restent divisés sur l’opportunité de renforcer la législation sur les armes à feu, qui ont tué en 2009 dans le pays 31.000 personnes, dont plus de 18.000 suicides.

Après chaque tuerie, le débat revient à la page. Mais jamais il ne va jusqu’au bout. La faute à qui ?  Aux  défenseurs du « Second Amendement » qui ne veulent pas entendre parler d’une quelconque interdiction de port d’arme. A chaque tuerie, ils se disent choqués mais indiquent que la solution n’est pas à chercher du côté des restrictions sur les ventes d’armes. Pour eux, il y a un bon côté aux armes qu’on ne peut pas oublier. Et le mieux serait d’autoriser les adultes des écoles et universités du pays à porter des armes afin de parer à toute éventualité.  « Je suis sûr que la personne qui a commis cet horrible crime savait qu’il pouvait y aller et que personne ne pourrait l’arrêter », affirme l’un d’entre eux. Mais en réalité, derrière ce refus de toucher au « second amendement » de la  Constitution américaine, se cache de véritables intérêts financiers du lobby des armes. Ce groupe de pression qui a intérêt à voir des armes circuler, est si puissant que les présidents qui l’ont voulu ne sont jamais parvenus à faire passer une loi en bonne et due forme sur la restriction de l’utilisation des armes à feu aux USA.

D’ailleurs, n’est-ce pas eux qui financent en partie la campagne des candidats à la présidentielle américaine ? Une fois au pouvoir, comment ces derniers peuvent-ils leur tenir tête ? Voilà toute la question selon des spécialistes.

Au vu des nombreux intérêts qui se retrouvent derrière l’utilisation des armes à feu, il est difficile voire impossible que la société américaine renonce un jour à l’utilisation des armes. Mais la question est de savoir si on continuera à voir de pauvres innocents, comme les enfants de Newtown, perdre leur vie par la faute de personnes aux comportements démentiels. Si rien n’est fait, alors personne ne sera en sécurité dans ce beau pays qui fait tant rêver tout le monde. Plus de 300 millions d’armes à feu y circulent et pourront à tout moment tomber dans les mains de malades mentaux, psychopathes, tueurs en série, assassins, voleurs.

Rodolph TOMEGAH

 

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