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Cancer du sein : Faute d’équipements, les femmes condamnées à mort

La LTCC tire la sonnette d’alarme

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Chaque année partout dans le monde, le mois d’octobre est consacré à la lutte contre le cancer du sein. Au Togo, malgré l’effort de sensibilisation autour de la maladie, il ressort des statistiques, un taux de mortalité assez alarmant. Soit trois milles (3000) décès de cancer de sein chaque année. Un chiffre qui tire la sonnette d’alarme et emmène à s’interroger sur les facteurs pouvant expliquer une telle hausse de mortalité.

Le cancer est une multiplication anarchique d’une ou des cellules d’un des organes du corps humain qui échappe(nt) pour une raison ou une autre à la régulation interne propre à l’organisme. Ce processus, quand il a lieu dans la glande mammaire primitivement prend le nom de cancer du sein. Il attaque généralement les femmes mais aussi les hommes dans les 1% des cas. Il se manifeste de multiples façons. Le ou la malade observera au niveau du sein infecté un changement de volume, de forme, de texture ou de couleur, une douleur, une brûlure, une chaleur, des picotements, un écoulement mammaire autre que le lait, une ulcération, un mamelon rétracté etc. Cependant, il n’y a pas de causes évidentes scientifiquement qui expliquerait cette affection mais des facteurs d’ordre général qui augmentent son apparition  comme l’hérédité, la sédentarité…

Au Togo, pour marquer la célébration de « Octobre rose » (mois du cancer), plusieurs associations et cliniques organisent des séries d’activités allant de la sensibilisation aux dépistages gratuits à l’endroit des femmes. Et ce, tous les ans. Force est de constater cependant que le taux de mortalité du cancer de sein reste élevé.

Interrogé sur la situation actuelle de la maladie au Togo, Djagnikpo Oni, coordonnateur du dépistage de masse et membre de la Ligue Togolaise Contre le Cancer (LTCC) confirme bien le nombre élevé de decès : « 3 000 personnes meurent du cancer du sein chaque année au Togo. Depuis 12 ans que le dépistage de masse est organisé à Lomé avec l’aide d’une dizaine de cliniques privées, on découvre au moins 5% de cas chaque année parmi celles qui viennent faire la mammographie » a-t-il indiqué à la rédaction de l’Indépendant Express.

Concernant les facteurs qui expliqueraient cette hausse, le médecin spécialiste en radiodiagnostic et imagerie médicale  évoque le manque de moyens matériels et financiers des services affectés pour la prise en charge des malades du cancer de sein : « le ministère de la santé    a mis en place un service qui pilote la lutte contre les maladies non transmissibles dont le cancer en général et celui du sein en particulier. Nous saluons les efforts de ce service mais il n’a pas beaucoup de moyens » explique-t-il avant de poursuivre que  « Le pays s’est doté tout dernièrement d’un institut de cancer. Ceci est une avancée mais il faut aussi régler le problème de son équipement, de la non disponibilité de la mammographie en dehors de Lomé, de la difficulté à trouver les médicaments pour la chimiothérapie ou encore l’indisponibilité jusqu’alors de la radiothérapie. N’oublions pas que les oncologues (spécialité médicale du cancer) sont rares »

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En effet d’après les informations fournies par le spécialiste, il n’existe pas de subvention de l’Etat pour la lutte contre le cancer du sein. Ce qui constitue un véritable handicap et expose les personnes malades à la misère, pis les condamne à la mort.

Ainsi, à l’endroit des gouvernants et/ou de toute bonne volonté, la LTCC demande: une amélioration de la politique nationale de lutte contre le cancer en général et celui du sein en particulier. La Ligue demande de mettre en place un registre du cancer du sein, de donner les moyens au programme national de lutte contre les maladies non transmissibles et mettre en place une unité d’écho mammographie dans chaque région en dehors de Lomé. La LTCC demande aussi et surtout de rendre disponible les médicaments pour la chimiothérapie de mettre en place une unité de radiothérapie à Lomé, prendre en charge une partie du traitement. En effet, la séance de chimiothérapie oscille entre 300.000 et 500.000 FCFA, mais il faut souvent six séances (2 à 3 millions au total) pour un patient. D’équiper les services d’oncologie qui existent, d’aider à la formation des acteurs de la prise en charge et enfin d’améliorer et/ou d’accentuer la sensibilisation autour du thème du cancer du sein.

Pour rappel, la Ligue Togolaise Contre le Cancer est une association reconnue d’utilité publique reposant sur la générosité du public et sur l’engagement de ses bénévoles et partenaires pour répondre aux besoins des personnes concernées par le cancer en générale  et celui du cancer du sein en particulier.

Le cancer du sein est réel et fait des victimes. Encourager et soutenir les malades  pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés à la mort certaine.

 

Diane OLOBI

 

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