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Après la vive émotion et les agitations suscitées par l’annonce du nouveau gouvernement, l’heure n’est plus à la jubilation mais à l’exécution des tâches. Victoire Tomégah-Dogbé et sa troupe d’une trentaine de ministres feront face à de lourdes épreuves et rien n’augure un mandat paisible pour la dame du développement à la base. Crise économique et sanitaire, revendications sociales, résultats de la présidentielle de février 2020 toujours contestés, interdiction des rassemblements, etc. Les opposants demeurent sur leur soif. Et à cette allure, la Premier Ministre et son gouvernement auront assez de fil à retordre.
Victoire Tomégah-Dogbé s’est illustrée au poste de ministre du Développement à la base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes. Ses actions à la tête de ce ministère ont souvent été contestées mais elle a toujours joui d’une certaine quiétude dans ses fonctions.
En témoigne les exploits revendiqués pendant plusieurs années sur fond de propagande. La ministre a initié des programmes de protection sociale tels que les transferts monétaires aux couches vulnérables, les cantines scolaires, des programmes de mobilisation communautaire, de renforcement des capacités des groupements et communautés qui ont été largement approuvés. Plusieurs agences, programmes, forums, institutions à son actif qui résisteront difficilement au temps et à la nouvelle personne qui incarne désormais ce portefeuille.
Toutefois, le portefeuille qui lui est confié à présent implique de lourdes responsabilités et elle devrait s’attendre à de nombreuses critiques et polémiques sur sa gestion des affaires. Elle devra faire face à d’immenses défis sur tous les fronts et surtout en ce qui concerne la gestion des troubles politiques au Togo (contestation de la présidentielle, répression de l’opposition, restriction des libertés individuelles…).
Pendant ces années à la tête du ministère du développement à la base, les togolais ont été habitués aux séminaires et ateliers interminables mais sans grands effets sur le long terme. Les projets sociaux ont certes contribué à renforcer et soutenir des personnes vulnérables, mais le pourcentage des populations touchées par ces mesures demeure faible et insignifiant.
Avec ce nouveau portefeuille, l’ère de l’inertie et du folklore doit prendre fin ; les mesures et dispositions prises par le nouveau gouvernement doivent prendre en compte la majorité de la population et contribuer à la réduction des inégalités pour une stabilité économique et sociale, gage d’un développement durable.
Le programme du Premier ministre présenté à l’assemblée nationale s’articule autour de trois axes à savoir : “le renforcement de l’inclusion, l’harmonie sociale et la consolidation de la paix”, “la dynamisation de la création d’emploi en s’appuyant sur les forces de l’économie nationale”, et “la modernisation du Togo et le renforcement de ses structures”. Cela n’a rien de nouveau.
Le Togo a connu de nombreux gouvernements avec des programmes plus ou moins ambitieux que celui-ci ; avec des gros mots et de vives émotions ; mais le problème est autrement plus complexe quand il s’agit de la mise œuvre.
Malgré les multitudes de projets de création d’emploi et de soutien aux couches vulnérables, la grande partie de la population vit toujours dans la précarité et de nombreux jeunes peinent à trouver un emploi. Les emplois fournis par Dame Dogbé sont aléatoire et précaire. C’est dire que ces politiques ont été inefficaces jusque-là.
Les projets que portent ce nouveau gouvernement et touchant les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’appui aux entreprises n’ont donc rien d’exceptionnels. Un accent particulier doit être mis sur l’exécution de ces projets et sur la lutte contre la corruption, la gabegie et le clientélisme pour plus d’efficacité et d’efficience dans l’atteinte des objectifs.
Un faux pas entrainera inéluctablement une avalanche de critiques ; et Victoire Tomégah-Dogbé devra désormais faire face à l’humeur des populations à la suite des décisions prises par son gouvernement.
Vivement, que cette nouvelle équipe, conduite pour la première fois par une femme, s’inscrive dans l’action et les résultats et trouve réponse aux aspirations sociales en menant à bien les projets de développement du Togo.
Eric G.
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