En collaboration avec l’Alliance internationale des éditeurs indépendants et avec le soutien de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), Mutt–lon pose ses valises à Lomé. Après son passage à Alger, Dakar et Conakry, l’écrivain de nationalité Camerounaise, Mutt-Lon est à Lomé dans le cadre de la dédicace de son œuvre « ceux qui sortent dans la nuit ».Vendredi dernier, au village du Bénin (université de Lomé), l’auteur était en duo avec l’écrivain Togolais Théo Ananissoh pour un échange avec les étudiants sur leurs œuvres respectives « ceux qui sortent dans la nuit » et « Delikatessen »., les professeurs d’universités, les critiques littéraires, et les éditrices de la maison Graines de Pensées étaient également de la partie
Après les mots de bienvenue de Yasmine Issaka-Coubageat, co-directrice des Editions Graines de pensées qui a tenu à mettre en lumière le contexte dans lequel Graines de Pensées accompagne l’auteur de « ceux qui sortent dans la nuit » ce fut Apedoh Amah Togoata enseignant-chercheur des universités de Lomé et Kara et modérateur de cette rencontre qui a assuré la présentation des deux ouvrages.
« Ceux qui sortent dans la nuit » de Mutt-Lon est un roman de science-fiction, baroque dont la thématique est la sorcellerie. L’auteur dans cette œuvre interroge le devenir de l’Afrique dans la confrontation de deux périodes ; l’ère précoloniale et la modernité-reliées par l’empreinte permanente du surnaturel.
Pour venger la mort prématurée de sa sœur, Alain Nsona force les portes de la société secrète des ewusus (appellation de sorcier en dialecte dioula) qui régit la communauté depuis des millénaires selon un code aussi immuable qu’implacable. Enrôlé par Ada, puissant sorcier à la tête d’une académie de sages, il est contraint à un voyage dans le temps, avec pour mission de rapporter la formule de la dématérialisation des objets. Soucieux de mettre leur connaissance occulte au service du progrès, ces ewusus projettent en effet de réaliser une révolution scientifique.
En effet, dans ce roman, l’auteur émet l’idée de l’utilisation de la sorcellerie à des fins utiles, au progrès scientifique entre autres plutôt qu’à la nuisance d’autrui.
L’Afrique pourra ainsi se développer au même titre que les grandes puissances du monde « en occident par exemple les grands mathématiciens Isaac newton par exemple je soutiens que dans leur vie ils ont pu emprunter dans leur vie occulte, des préceptes occultes transmissibles par le moyen de l’enseignement » a-t-il expliqué. Le professeur Apedo-Amah a corroboré ces propos en déclarant « s’il y a une technique il faut y réfléchir, l’élaborer pour que ça soit un apport positif à l’humanité. »
A la question de savoir pourquoi l’auteur voudrait réhabiliter la sorcellerie, perçue par les africains comme une pratique criminelle et anti sociale, il répond :«(…) on m’accuse même de faire l’apologie de la sorcellerie. Il ne s’agit pas de cela. C’est une histoire baroque imaginée, au-delà du texte d’africanité, il y a aussi qu’on théorise une révolution scientifique adossée sur nos valeurs ancestrales. Nos ancêtres ont pratiqué la sorcellerie pour réaliser des choses extraordinaires »
Alliance Togo Informatique
Delikatessen, de Théo Ananissoh est un roman qui tire à la fois du roman policier, du roman d’amour, et du roman politique.
L’écrivain, dans ce roman, s’indigne du sort réservé à son pays et à ses femmes, traquées par des « brutes » sans morale.
Il y raconte le parcours d’une femme du nom de Sika Sonia qui bien que privé opte pour l’amour fondé sur les sentiments que celui fondé sur le matériel. Forte de caractère et indépendante elle refoule tous ses prétendants malgré leurs fortunes….
Tout comme Mutt-Lon, Théo ANANISSOH part du constat de l’échec. Pas de l’Afrique cette fois mais de l’amour. L’amour remplacé par le matérialisme et la chosification de la femme…
C’est dans une ambiance de convivialité que les deux auteurs se sont livrés aux jeux de questions-réponses avec l’assistance. Mutt-Lon a été agréablement surpris par la participation active des étudiants et surtout par le nombre de personnes ayant lu l’œuvre.
Il n’a pas manqué de dire ses « sincères » remerciements aux Editions Graines de Pensées qui l’accompagnent dans cette aventure.
Par ailleurs, rappelons que les Editions Graines de pensées sont membres de plusieurs Collectifs professionnels dont l’Alliance internationale des éditeurs indépendants au sein de laquelle Plusieurs coéditions sont réalisées notamment dans la collection Terres Solidaires.
La collection « Terres solidaires » créée en 2007, repose sur un principe de « restitution » au sud de textes littéraires écrits par les auteurs africains, publiés initialement au Nord. Par le biais de la coédition solidaire et grâce à l’appui d’éditeurs français, des éditeurs en Afrique publient à des prix les plus accessibles possibles pour le lectorat, des textes majeurs d’auteurs africains.
Ceux qui sortent dans la nuit, le 10ème ouvrage de la collection a reçu le label « le livre équitable »
Le label «le livre équitable» est attribué par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Collectif professionnel de 400 maisons d’éditions indépendantes dans plus de 45 pays à ouvrages publiés dans le cadre d’accords éditoriaux internationaux respectueux des spécificités de chacun : les coéditions solidaires. Elles permettent de mutualiser les coûts liés à la réalisation intellectuelle et physique d’un livre et faire ainsi des économies d’échelle ; d’échanger des savoir-faire professionnels et une expérience commune, tout en respectant le contexte culturel et d’identité des éditeurs ; de diffuser plus largement les ouvrages en ajustant les prix pour chaque zone géographique ou en uniformisant les prix sur une même zone de commercialisation.
Diane OLOBI
www.independantexpress.net
