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Sanctions Onusiennes: Faure – Eyadema, même combat

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Il est à présent constant et irréfutable de conclure que le Togo d’aujourd’hui sous Faure Gnassingbé est loin d’être différent du Togo d’hier sous Gnassingbé Eyadema. Les dérives autocratiques, la gouvernance villageoise, la culture de la médiocrité, la protection d’un entourage véreux, les restrictions des libertés publiques ont juste changé : pire qu’avant.

C’est donc dans ce contexte atypique que les Nations Unies viennent de remonter les bretelles aux dirigeants togolais. La modification de la loi sur les manifestations ne passe pas. Le gouvernement togolais est obligé de revoir sa copie. Cinglant camouflet pour un système où toutes les contradictions de gouvernance sont dénoncées à travers le monde. »L’objectif est de parvenir à un meilleur encadrement des manifestations pacifiques publiques afin d’offrir la sécurité aux riverains et offrir surtout la sécurité aux manifestants », clamait avec beaucoup de fierté, en août dernier, Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale.

Dans cette même logique de la culture de non droit érigée en loi, le Ministre de la sécurité s’est lui aussi pavané à défendre la forfaiture : « ce projet de loi permettra au gouvernement de renforcer l’arsenal sécuritaire déjà existant dans notre pays pour mieux assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens » avait proclamé le Général Yark Damehane. On se croirait dans la constitution d’une autre planète, et ces modifications sont passées que si le Togo était seul au monde. Et les rapporteurs des Nations Unies sont montés au créneau pour dénoncer tout ça. Toutes ces mesures antidémocratiques que les autorités togolaises défendent maladroitement.

Le 7 août dernier donc, l’assemblée nationale togolaise a décidé de modifier profondément la loi sur les manifestations. Cette modification a restreint abusivement les libertés de manifestation au Togo. Le contenu de la nouvelle loi donne des urticaires aux défenseurs des droits de l’homme : « il est interdit de manifester avant 11heures et après 18 heures. De même, le gouvernement s’est-il donné le culot de circonscrire des zones et des espaces où toute manifestation est interdite : route nationale, espaces d’édifices publics, ambassades et représentations diplomatiques, zones d’activités commerciales etc. Et s’il faille tenir rigueur à ces espaces pris en otage par le gouvernement, aucune zone ne sera propice aux manifestations au Togo. Donc, en conclusion le droit à la manifestation publique n’existe plus au Togo.

Selon les rapporteurs des Nations Unies, la nouvelle loi adoptée en août dernier à l’Assemblée nationale ne répond pas aux normes internationales des droits de l’homme. Elle est incompatible avec les principes universels de protection des droits de l’homme.
« Les interdictions absolues ou totales, que ce soit sur l’exercice du droit en général ou sur l’exercice du droit en certains lieux et à certaines heures sont intrinsèquement disproportionnées, car elles excluent l’examen des circonstances spéciales propres à chaque réunion », averti l’organisation des Nations Unies.

Les rapporteurs ont indexé les articles 9, 10 et 17 qui ne sont pas « suffisamment précis pour permettre une analyse de l’ensemble des droits impliqués dans une réunion ou manifestation en particulier ».
Par ailleurs l’ONU nourrit des inquiétudes sur le contrôle même des manifestations comme si les protestations devraient désormais être négociées et placées sous le regard vigilant de la police : « Tout usage de l’espace public nécessite des mesures de coordination pour protéger les différents intérêts en jeu, mais sous peine de vider la liberté de réunion de sa substance, il faut accepter, dans une certaine mesure, le fait que les rassemblements peuvent perturber la vie ordinaire et cela inclut les activités commerciales » relève la note adressée au gouvernement togolais.

En conclusion, le passage en force orchestré ne marche pas, parce que les nations Unies exigent des autorités la reconsidération de la modification dans un dialogue avec les acteurs.
Les autorités togolaises oublient vite. Le Togo a été déjà frappée dans les années 98 par les sanctions de l’Union Européenne. Le motif, déficit démocratique.
C’était dans les mêmes conditions avec les mêmes instruments d’Etat que Gnassingbé Eyadéma s’était donné le privilège de restreindre toutes les libertés. Le Togo était isolé et le dictateur Eyadéma avait vidé les caisses de l’Etat pour négocier la reprise de la coopération. Pendant longtemps, le Togo a souffert, avec sa population de cette sanction.

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A l’époque, Gnassingbé Eyadéma, entouré des conseillers juridiques qui excellaient dans des prises de position antidémocratiques se laissait aller dans les dérives autocratiques au point de se faire compliquer sa situation vis-à-vis de la communauté internationale. La suite a été dure pour les dirigeants et le peuple.
Aujourd’hui, à l’approche de l’élection présidentielle, une nouvelle race de conseillers zélateurs corse les lois, restreint les libertés, s’engage dans des dérives liberticides pour faire accueillir au Togo des remontrances internationales.
C’est un cinglant camouflet pour les autorités togolaises que cette interpellation des Nations Unies sur la loi sur les manifestations. Faure Gnassingbé, le fils qui a succédé à son père ne semble pas avoir appris la leçon de l’histoire des conséquences de décisions antidémocratiques. Il reste donc sur la « bonne voie » des dérives autocratiques et dictatoriales incarnées par son père dont il reste fidèle quant à l’héritage.

Carlos KETOHOU

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