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Togo : LCT, Mafia étrangère aux larges des côtes

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Installer une entreprise dans un pays devrait logiquement permettre d’absorber le chômage  et garantir le bien-être des employés surtout nationaux. Le principe est acquis et imposé dans plusieurs pays dont les dirigeants ont un profond respect pour les nationaux. Au Togo, comme toujours, c’est une situation contraire à la réalité. Pour la plupart des sociétés qui se sont installées, les directions sont occupées par les expatriés et les travailleurs sont menés en esclavage. Ceci dans la scabreuse indifférence de gouvernants. L’exemple parlant est aujourd’hui la LCT. Les expatriés ont la part belle, les nationaux triment dans la déchéance, avec la complicité des plus hautes autorités. 

 

Directeur général, Italien, directeur des exploitations, Sri-lankais, Directeur des opérations  Marocain, responsable planification, Egyptien, Directeur HSSE, Sénégalais, Directeur financier, Chinois et la seconde responsable de la finance est de nationalité européenne. Sans protocole, c’est le tableau directionnel d’une entreprise installée au Togo qui draine des milliards de FCFA par jour vers des destinations inconnues.

Cela se passe à Lomé Container Terminal (LCT), le nouveau terminal à conteneur situé  entre l’hôtel Sarakawa et le Port Autonome de Lomé, opérationnel depuis le 24 octobre 2014.

Mais ce joyau national qui devrait faire le bonheur des citoyens togolais est une véritable désillusion car il s’avère plutôt être un eldorado pour les expatriés (étrangers) qui sont traités comme de véritables princes saoudiens  avec des salaires mirobolants et tous frais et commodités assurés par l’entreprise, jusqu’aux plus folles dépenses : maison avec piscine toute facture comprise ; voiture, frais de scolarité dans des écoles les plus chères comme british school pour les enfants , assurance 100% pour eux et toute la famille, congé et billets d’avion payé au moins deux fois dans l’année , bon d’achat au supermarché.

Tous les frais sont payés par l’entreprise jusqu’ à la facture de pressing et de la cigarette. Malgré les salaires qui donnent du tournis  et qui devraient couvrir ces loisirs.

Curieusement, à côté de ces conditions intéressantes et envieuses, beaucoup pourraient faire fausse route en pensant que les nationaux devraient bénéficier de l’essentiel ou autant ; mais, grande sera la déception quand vous apprendrez que les nationaux sont marginalisés et traités misérablement avec la complicité des autorités nationales qui sont censées protéger les compatriotes.

Alliance Togo Informatique

Le salaire minimum de base d’un employé local qui devrait être de 1000£ (655000 FCFA) quel que soit le poste d’après les informations de base sur la grilles salariale et le poste qu’il occupe s’est vu divisé par 3 voire par 4.

A LCT, des employés nationaux excellent dans  des heures supplémentaires de 4h par jour donc 80 h supplémentaires par mois en plus des 160 h réglementaires. Malgré les 240 h de travail dans le mois y compris la prime de déplacement et l’ancienneté le salaire n’atteint pas le salaire minimum de base  énoncé plus haut.

C’est aisément remarquable et c’est révoltant que non seulement les nationaux sont utilisés et exploités pour un salaire dérisoire au profit des expatriés, mais aussi,  ils n’ont aucun avantage comparés aux avantages innombrable énumérés pour les expatriés dont la liste n’est pas exhaustive car outre le salaire de base et les heures supplémentaires mal payés sans respect les dispositions fiscales, il n’ y a que le déplacement qui s’ajoute comme prime pendant que les expatriés sont logés, véhiculés, nourris, traités et blanchis aux frais de l’entreprise. Pas de prime de logement, pas de prime de continuité en vue de la durée du travail (12h) par jour pour le département des opérations, pas de prime de risque pour ce métier des grands engins pendant 12h par jour et bien d’autres primes qui doivent être payées.

Mais devant cette situation les togolais qui font le travail se donnent au maximum chaque jour au risque de leur santé qui se fragilise au fur et à mesure et en meurent.

Il faut signaler qu’en seulement 4 ans d’existence de l’entreprise 03 employés sont déjà décédés à cause du travail et par faute de moyen. Il y a une dizaine de cas de  malades graves liés au travail mais laissés pour leur compte et pire encore certains sont contraints de reprendre le travail après 06 mois au risque d’être licenciés et puisqu’ils ne peuvent plus occupés leurs postes habituels qui demandent énormément de conditions physiques  la direction n’a pas trouvé mieux que de les mettre à des postes inférieurs en diminuant leur salaire en conséquence sans état d’âme. Devant cette menace, d’autres employés malades pourtant graves, condamnés à porter les ceintures médicales ou suivre des traitements  toute leur vie refusent d’admettre leur état de santé et s’efforcent de continuer à travailler contre l’avis des médecins ; une véritable catastrophe sous le regard complice des autorités togolaises.

Signalons que de la direction générale en passant par presque une dizaine de direction de départements que compte l’entreprise mais aussi les autres postes de  responsabilités sont occupés par les expatriés sauf quelques têtes de nationaux au rang de responsables et deux au poste de directions de département récemment mais ces nationaux responsables se trouvent être des marionnettes pour les expatriés par crainte et par zèle.

La différence, curieusement entre les avantages et les conditions attribuées aux employés expatriés fait croire que le gouvernement se moque vraiment des employés togolais. C’est le cas des responsable du département des opérations qui tyrannisent les employés, mais n’apportent rien en matière de rendement. Pourtant c’est uniquement pour les compétences à transmettre qu’on fait recours aux expatriés dans une entreprise mais à LCT on prend ceux qui n’ont rien à transmettre et qui constituent juste des charges colossales pendant que les nationaux abattent tout le travail comme il faut.

Pire, ces expatriés qui constituent des charges énormes font maintenant venir leurs femmes et maris sans compétences aux titres de consultants et autres nullement besoin et comme vous l’aurez imaginé avec les mêmes avantages donc augmentation pharaonique des charges pour ces expatriés pendant que les nationaux qui font le travail ne connaissent aucune amélioration  de leur situation. C’est une véritable mafia.

Autre paire de manche, le gâteau des avantages à LCT est tellement sucré  que ces expatriés grassement traités  ne veulent plus partir même après avoir fait les 4 ans réglementaires qu’ils doivent faire au maximum. Ils négocient avec la direction générale qui passe par des moyens non orthodoxes pour avoir une dérogation au niveau des autorités nationales en vue de se voir prolonger au-delà des 4 années règlementaires pour les expatriés.

Face à cette situation et surtout fatigués du traitement inhumains, de manque de considération et de respect de leur responsable, un expatrié d’origine égyptienne,  dénoncé par lettre écrite adressée à la Direction la prorogation du contrat des employés d’une cellule du département des opérations appelée cellule PLANIFICATION ou PLANNIN.  Le risque serait d’en arriver  à un débordement et un blocus au niveau de la chaîne   dans cette cellule stratégique de l’entreprise. Ainsi, les voix s’élèvent pour appeler  les autorités togolaises à prendre pour une fois leur responsabilité pour ne pas accorder cette nouvelle dérogation de  prolongation de contrat à un quelconque expatrié à LCT.

C’est donc la plate forme revendicative qui circule et qui enrhume le personnel de LCT.

Alors devant cette injustice face aux menaces de tension sociale qui pane sur la société, les employés de LCT appellent les autorités nationales à prendre leur responsabilités face aux revendications liées aux dérogations fantaisistes de prolongation du séjour des expatriés au-delà de la durée réglementaire, à la limite du quota des expatriés dans l’entreprise pour limiter les charges afin de promouvoir les compétences nationales et aussi de permettre la révision de la situation des employés nationaux, à la liberté des entreprises de fixer les salaires et de définir les conditions de traitement de leurs employés, etc.

Les employés de LCT espèrent que leurs cris tomberont dans des bonnes oreilles.

LCT est une concession de l’état togolais faite à deux groupes principalement qui sont Terminal Investment Limited (TIL) et China Merchant pour la construction et la gestion de Lomé Container Terminal pour une période de 35 ans.

Malheureusement cette concession qui devrait servir au Togo devient un enfer pour les employés au profit des expatriés avec la complicité de certaines autorités togolaises.

Alfredo Philomena

 

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