Le parti du président Viktor Ianoukovitch arrive en tête des législatives en Ukraine dimanche, suivi par l’alliance d’opposition proche de l’ex-Premier ministre emprisonnée Ioulia Timochenko et la formation du boxeur Vitali Klitschko, selon les sondages réalisés à la sortie des urnes.
Le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch a reçu 28,1% des voix contre 24,7% pour l’alliance Batkivchtchina de l’opposante, et 15,1% pour la formation d’opposition de M. Klitschko, selon un sondage réalisé par le consortium indépendant « National exit-poll », rendu public à la fermeture des bureaux.
Suivent ensuite la formation nationaliste Svoboda (12,3%) et les communistes (11,82%). Le parti du footballeur vedette Andreï Shevchenko n’a récolté que 1,6% des voix, loin de franchir le seuil électoral de 5%, selon la même source.
Trois autres sondages réalisés à la sortie des bureaux des urnes ont confirmé les positions des trois partis arrivés en tête.
En revanche, deux d’entre eux ont donné en quatrième position les communistes avec de 12,1% à 13% des voix, devant Svoboda (11% à 11,9%). Un troisième sondage a placé ces deux formations à égalité avec 12,5% des voix.
Udar et surtout Svoboda, qui n’était crédité que d’à peine plus de 5% des suffrages dans les derniers sondages officiels publié à deux semaines du scrutin, ont été les grandes surprises de ce vote et vont entrer pour la première fois au Parlement.
Batkivchtchina, Udar et Svoboda se sont engagés à coopérer dans la nouvelle assemblée monocamérale où ces partis obtiennent ensemble plus de voix que le Parti des régions et leurs alliés communistes, mais des experts doutent de leur capacité de trouver un accord durable.
La composition de l’assemblée monocamérale dépend aussi des députés (225 sur un total de 450) élus au scrutin uninominal dans les circonscriptions majoritaires.
Ces élections, premier grand scrutin depuis l’arrivée au pouvoir en 2010 du président Viktor Ianoukovitch, sont surveillées de près par l’Occident, préoccupé par le recul de la démocratie en Ukraine dont l’emprisonnement de l’ex-Premier ministre Ioulia Timochenko depuis 2011 est considéré comme un cas emblématique.
« Ces législatives sont un important test pour la démocratie », a déclaré dimanche le chef de la démocratie allemande Guido Westerwelle dans un communiqué.
Mme Timochenko, condamnée à sept ans de prison et qui ne peut donc pas se présenter aux élections, a appelé dimanche les Ukrainiens à voter en masse aux législatives pour « évincer du pouvoir » le président Ianoukovitch, dans un message sur son site internet.
Elle a voté « en position allongée » dans la chambre d’hôpital où elle se trouve depuis en raison d’hernies discales, selon des observateurs de l’OSCE qui étaient présents.
Dimanche, l’alliance Batkivchtchina et des observateurs ukrainiens ont fait état de fraudes observées au cours de la journée, notant notamment l’achat de voix des électeurs pendant le vote ainsi que le taux anormalement élevé des votes à domicile.
« La situation est très tendue, mais ces violations ne dépassent pas » leur niveau traditionnel dans cette ex-république soviétique, a relevé Olexandre Tchernenko, président de l’ONG Comité des électeurs d’Ukraine, spécialisée dans la surveillance des élections.
Les autorités avaient équipé les bureaux de web-caméras afin de retransmettre en direct les images sur un site internet, pour prouver selon elles la transparence du scrutin.
Mais l’opposition et des observateurs craignent des fraudes pendant le décompte des voix, quand la retransmission en direct ne fonctionnera pas.
AFP