Des miliciens de Misrata, qui ont pris mercredi le contrôle de la cité voisine de Bani Walid, ancien fief de Mouammar Kadhafi, ont poursuivi leur offensive urbaine, vendredi, utilisant des armes à feu et des lance-roquettes.
Le groupe de combattant baptisé « Bouclier de Libye » et affilié au ministère de la Défense a bombardé pendant plusieurs jours la localité située sur des hauteurs, provoquant la fuite de plusieurs milliers de familles.
Ces combats ont fait des dizaines de tués et des centaines de blessés après la demande du gouvernement que les autorités de Bani Walid livrent les ravisseurs et les tortionnaires d’Omar Chaabane, un combattant rebelle qui avait participé à la capture de Kadhafi à Syrte le 20 octobre 2011.
Chaabane, originaire de Misrata, est mort des suites de ses blessures dans un hôpital parisien en septembre après deux mois de captivité à Bani Walid.
Cette intervention des miliciens illustre une nouvelle fois l’incapacité du gouvernement libyen à imposer son autorité sur les groupes armés qui ont officiellement fait vœu d’allégeance au pouvoir central mais continuent à faire ce qu’ils veulent sur le terrain.
« Il y a des personnes recherchées à Bani Walid et nous sommes prêts à les livrer mais elles ont également des droits », a dit un étudiant membre de la tribu Warfala vivant à Benghazi. « Vous pensez vraiment que nous allons les remettre aux milices qui n’ont aucune légitimité ? » a-t-il interrogé.
Beaucoup d’habitants de cette ville de 70.000 âmes située à 170 km au sud de Tripoli appartiennent à cette tribu dont la majorité des membres demeura loyale à Kadhafi. Longtemps isolée du reste de la Libye, l’agglomération craint désormais des représailles et s’inquiète de son avenir.
Ils redoutent de subir le même sort que la cité portuaire de Syrte, dernier bastion des partisans de Kadhafi, qui estime être aujourd’hui abandonnée par le gouvernement libyen en signe de représailles.
Reuters