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GUILLAUME SORO, LE DESTIN DE L’ARTISAN DE PAIX ET DE STABILITE

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Guillaume SORO, président de l’assemblée nationale ivoirienne

Arrivé à la politique par la contestation et menant une rébellion, GKS, Guillaume Kigbafori SORO a vite acquis la maturité pour devenir aujourd’hui un incontournable acteur dont la force reste l’attachement à la paix. Alors que rumeurs et médias malveillants le disent en porte-à-faux avec Alassane Ouattara, le jeune homme d’Etat garde son poste de président du parlement et active ses réseaux pour la consolidation de la stabilité sociale et politique.

Quelques semaines avant les dernières élections législatives, la presse le disait out. Pas en compétition ni pour le parlement ni pour le perchoir. Il remportera les deux. Sans ambages ! Elu député de Ferké (Nord de la Côte d’Ivoire), sous la bannière du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Guillaume SORO n’a eu aucun mal à remporter la présidence du parlement.

Par 230 voix (95,04%) contre 12 voix (4,96%) pour son adversaire Evariste Méambly, député indépendant élu dans la circonscription de Facobly (ouest). Il aurait été encore mieux élu que la dernière fois.

Depuis, avec les tensions militaires dans le pays, on annonçait un virtuel torchon qui brûlerait entre lui et le président de la République. Rumeurs vite dispersées quand, alors qu’il revenait de l’investiture du président ghanéen, Ouattara qu’on disait victime de spéculation militaire a pu bien évidemment atterrir à l’aéroport Houphouët Boigny d’Abidjan.

Et pour l’accueillir, Guillaume SORO en personne. Depuis, l’ordre revient notamment au sein des anciens rebelles qui réclamaient des privilèges relativement excessifs. Là encore, le président de l’Assemblée nationale ne s’est pas privé d’intervenir directement auprès de ses anciens frères d’armes pour une sortie rapide de crise. Mais alors que le président de la République égrène son dernier mandat, l’avenir politique de SORO refait débat.

Acteur de paix et de cohésion nationale

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Même s’il n’a pas voulu en parler, il a su jouer la médiation pour calmer les colères dans les casernes qui ont failli ternir l’image de la Côte d’Ivoire. Sa première force sera tout de même sa popularité. Il a été élu haut les mains à la surprise générale avec un score jamais atteint pour l’élection d’un président de l’Assemblée nationale depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire alors qu’on le disait en disgrâce.

Stratégique réélection, et pour celui de la loyauté, il en a fait son cheval bataille dans sa relation particulière avec ADO.

Encore premier ministre de Gbagbo, n’a-t-il pas, sans attendre, reconnu l’élection de l’actuel président de la République qu’il a aussitôt rallié ? Ce geste fort a permis à Alassane Dramane Ouattara de pouvoir compter à la fois sur l’armée dont SORO est l’un des mentors, lui qui fut ministre de la défense et sur les rebelles dont il a incarné les revendications politiques de nombreuses années durant.

Un fait qui le conforte dans une éventuelle succession de l’actuel président comme un candidat de taille, crédible et expérimenté.

Mais de tout cela, il se met à l’écart pour continuer, comme il l’a toujours fait, au renforcement de la stabilité démocratique.

Sa médiation auprès de Yasmina Ouegnin, députée dissidente du RDR-PDCI a été le dernier geste en faveur du rassemblement et bien qu’elle peine à aboutir, elle est déjà saluée comme « une initiative louable » par le président Ouattara.

Depuis, il multiplie au sein de la majorité des discussions pour construire une majorité solide, pour le moment au service du président Ouattara.

SORO tient à rester entièrement au service de son pays, à travers cet homme à qui il doit une partie de sa carrière politique et si, malgré les susceptibilités tous azimuts, les deux hommes continuent leur combat commun au service de la Côte d’Ivoire, c’est surtout à cause de cette conviction commune partagée.

En pole position pour 2020 ?

Plus aucun doute. De tous les potentiels prétendants, il est le plus apte, non pas seulement par son bouillant parcours d’étudiant très politisé mais aussi et surtout par les postes que successivement, il a occupés à la tête de la Nation.

Ministre d’Etat, il a été en charge de la défense, poste stratégique dans un pays qui sort de la guerre. Puis il sera Premier ministre, numéro 2 du gouvernement donc avant de se retrouver le numéro 2 de l’Etat. Un poste qu’il occupe pour son second mandat à l’Assemblée nationale.

Pondéré, fin politique, il se positionne habilement, de gré ou de force pour 2020. D’abord parce qu’il a réussi, par sa nature extravertie et sympathique, à se construire au fil des ans un immense cahier d’adresses et des contacts dans toutes les régions du monde.

Quand, en fin de l’année dernière, il devait quitter Abidjan pour des soins, il a su compter sur le roi du Maroc qui a dépêché un avion spécial à son secours.

Ensuite, il peut compter sur de solides relations en Afrique, notamment au Burkina Faso, au Sénégal, en Mauritanie et au Bénin où sa proximité avec Adrien Houngbédji, son homologue de l’ex-Dahomey n’est plus que secret de polichinelle.

En Europe, aussi bien en France qu’à Bruxelles, il a accumulé de solides contacts.

Par sa loyauté et sa détermination au service de Ouattara, comment peut-on expliquer qu’il ne lui succède guère ?

Mais pour GKS, l’essentiel est de servir son pays mais surtout, de renforcer la paix pour construire un Etat solidement ancré dans la stabilité et l’expérience républicaine, en témoigne son discours d’ouverture de la première session parlementaire de la IIIème République de la Côte d’Ivoire.

Enfin, il fait le lien entre les deux grandes tendances qui composent la majorité présidentielle (le RDR et le PDCI) et est celui qui, avec les anciens partisans de Gbagbo, dispose le plus de canaux d’échanges, notamment avec Pascal Affi Nguessan.

Il n’y a plus de doute qu’une partie importante de l’avenir de la Côte d’Ivoire se joue avec Guillaume Kigbafori SORO.

Mais en attendant, il entend jouer le rôle qui est le sien, celui de président de l’Assemblée nationale sans se livrer aux guerres intestines. « Rien ne presse…pour un vieux maquisard » murmure-t-on dans son entourage.

MAX-SAVI Carmel

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