La population d’Asrama a fêté ce samedi 5 novembre 2016 la cinquième édition de la fête Gbénonduzan à Asrama, une fête de retrouvaille des fils et filles de ce milieu pour chercher ensemble des pistes de développement durable de leur localité. Le thème de cette célébration est « ensemble pour un canton émergent. » C’est une fête qui a rassemblée presque toutes les natifs du canton d’Asrama avec la présence effective de différentes autorités da ns une réjouissance fraternelle. C’était aussi une occasion pour le peuple d’Asrama de faire valoriser sa diversité culturelle.
Ils étaient nombreux, natifs du canton d’Asrama, du village et de la diaspora à se rassembler pour fêter ensemble ‘’Gbénondouzan’’, fête de r
etrouvailles et de réflexion entre les fils, les filles et amis du canton d’Asrama. Pour cette année, les manifestations de cette fête ont été présidées par le préfet de la préfecture de HAHO, M. TCHANGANI AWO et le chef canton d’Asrama Togbui Mawuko EDOH II. Nous notons également la présence de l’honorable député à l’assemblé national, M. KOMLANVI, le représentant de la délégation spéciale de la préfecture de HAHO, plusieurs chefs traditionnels et une forte délégation de la diaspora d’Asrama venant de Cotonou, Lomé, d’Atakpamé et de Notsé…
En dehors de l’ambiance festive, cette célébration a été riche en débat et analyse accès sur le développement du canton.
Les activités de cette cinquième édition ont commencé le vendredi 4 novembre 2016. C’était une journée de réflexion sur les problèmes qui minent le développement du canton d’Asrama sur tous les plans pour trouver des approches de solution à ces problèmes. Les travaux de cette journée ont été présidés par le chef du canton d’Asrama Togbui EDO II.
L’éducation/Scolarisation, la santé, la sécurité, la culture et le développement communautaire ont été les sujets de réflexion de ce jour. Comme on le dit souvent, la base du développement d’une nation sur tous les plans commence par son développement socio-éducatif.
Dans cette optique, la table de discus
sion a été animée dans un premier temps par la commission Education/ Scolarité du canton d’Asrama. Dans sa présentation, M. AMEDOTO Atsou invite les parents à assumer la scolarisation de leurs enfants et surtout celle des jeunes filles. La commission après des enquêtes a constaté que les élèves des écoles du canton sont soumis aux travaux champêtres.
Les membres de cette commission recommandent aux enseignants d’arrêter ces pratiques illégitimes qui consistent aussi un frein du développement scolaire du milieu.
- AMEDOTO a aussi abordé le phénomène d’exode rural des jeunes vers les pays comme le Nigéria et la Côte d’ivoire qui prive le canton de ces bras valides, agriculteurs et artisans ralentissant la productivité abondante dans ces domaines ce qui est un facteur de sous-développement du milieu.
Sur le sujet de la santé, il a été identifié les problèmes liés à l’accueil des patients, à la consultation prénatale et à la déclaration des actes de naissance. Dans leur exposé, les sages-femmes ont invités les femmes en état de grossesse à s’approcher le plutôt possible à leur service sanitaire pour éviter des catastrophes.
Au cours des débats sur la santé, il est ressorti la nécessité de faire un plaidoyer auprès des
autorités pour faciliter les processus de délivrance des actes de naissance car d’après les investigations il existe, 14994 enfants sans actes de naissance dans le canton. Alors que l’acte de naissance est la toute première pièce qu’à une personne lui permettant de refaire d’autres pièces.
Très organisés dans une suite logique, les débats de cette journée de vendredi ont poursuivi par les questions de la sécurité.
Sur les questions de la sécurité, l’Adjudant GANTIN de la Gendarmerie d’Asrama a laissé entendre qu’« une population insécurisée est une population exposée à toutes les menaces pouvant affecter son développement socio-économique ».
Il a en effet sollicité la collaboration de la population d’Asrama enfin qu’ensemble ils luttent contre l’insécurité dans le canton afin de préserver une paix sociale dans le milieu.
L’avant dernier point de réflexion de cette journée est la culture.
Dans son exposé, M. AYIDOTE a mis le point sur la diversité culturelle et l’émergence de la jeunesse.
Vus les résultats des élèves de l’année scolaire 2015-2016 qui n’ont pas été bons dans sa généralité et vue l’utilisation abusive du télépho
ne portable des élèves, l’exposant a souhaité la construction d’une bibliothèque dans le canton, la régulation de diffusion des films dans les vidéos clubs et l’attribution des primes d’encouragement aux excellents dans tous les domaines (scolaire, artisanal, agricole,…).
Enfin, la dernière commission celle de développement a été exposé par M. AFANMODI.
Le présentateur a souligné l’importance de la décentralisation pour le développement communautaire. Il a laissé entendre que « chaque milieu responsable de son développement, doit mettre ses charges sur les genoux avant de solliciter l’aide de l’Etat ».
Ainsi une invitation est adressée à la population du canton à respecter les règles du civisme et de la citoyenneté.
Apres cette journée de réflexion, la communauté d’Asrama a embrassée l’apothéose de Gbénondouzan le samedi 05 octobre dans une réjouissance totale.
L’apothéose a été animée dans sa grande partie par les groupes folkloriques venant des différents villages composants du canton. C’était la journée qui a fait découvrir le plus la diversité culturelle par les chansons, les danses et les rythmes de la communauté Adja.
Malgré la position géographique très rec
ulée du canton devant lui mettre en retard sur la nouvelle tendance musicale, la jeunesse d’ASRAMA vit à la mode musicale comme cela se déroule dans le milieu urbain.
La fête n’a pas eu une couleur politique ni religieuse particulière, pour confirmer laïcité, les activités de l’apothéose ont débutés par une prière chrétienne et la fin a été clôturée par une prière musulmane.
Dans son allocution, le président de la commission d’organisation, M. SOSSOU Yao a exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont apportés leur soutien moral et financier dans l’organisation de la dite fête : « Je remercie vivement toutes personnes qui ont acceptés nous soutenir moralement et financièrement pour que cette journée a été effective » a-t-il laissé entendre.
La représentant des femmes a profité de cette fête pour lancer un appel à ses sœurs du canton de respecter les autorités et les lois. Elle a aussi sollicité ses consœurs à ne pas bannir l’éducation des jeunes filles.
Présente à ce grand jour, le préfet de la préfecture de HAHO M. TCHANGANI Awo a exprimé les salutations du chef de l’Etat à la population d’Asrama. IL a affirmé que « cette initiative de la fête Gbénondouzan est a salué car elle contribue au développement du patrimoine culturelle de notre pays », Il a aussi profité de l’occasion pour saluer le soutient de la population d’Asrama au chef de l’Etat Faure dans l’organisation du sommet extraordinaire de l’UA sur la sécurité et la sureté maritime. Enfin de son discours, le préfet a fait un briefing sur l’Etat des travaux de bitumage de la route Notsé-Tohoun qui passe par Asrama. « Dans quelques mois les travaux de bitumage de la route Notsé-Tohoun seront achevés à la grande satisfaction de tous ».
Pour clore l’allocution, le Chef de canton Togbui Mawuko Edoh II a lui aussi remercié vivement tous les participants et a rappelé la nature de la fête aux invités et à la population d’Asrama. « Gbénonduzan n’est pas une fête d’une divinité religieuse, de partis politiques, c’est juste une fête de retrouvailles de tous les natifs d’Asrama pour réfléchir au développement du canton »
Le chef lance ainsi un appel à tous les fils et filles d’Asrama à l’étranger et au bercail de « partic
iper massivement à la prochaine édition pour qu’ensemble ils cherchent les pistes de développement de leur communauté »
Dans une interview accordée aux médias sur place, le sieur Carlos KETOHOU, natif de la localité a vanté les potentialités et les richesses naturelles et humaines du canton d’Asrama et invité les partenaires à venir investir : « notre canton regorge des richesses : des terres riches, des carrières de graviers et de latérite, des forêts classées traversées par le fleuve Mono avec une population douée dans les activités commerciales. Les partenaires en développement, notamment l’Etat ont intérêt à venir investir. Pour nous, l’émergence a commencé déjà à Asrama… » a déclaré le directeur de publication du journal l’Indépendant Express.
La fête a été clôturée par un match de football, sur le terrain du lycée d’Asrama. Un match amical opposant le village de Tététou au village de Kamé. Match remporté par l’équipe de Kamé par un deux buts à un. L’équipe gagnante remporte la coupe et un jeu de maillots offerts par le directeur de l’Indépendant Express.
Notons que la fête de Gbenondjouzan est instituée le 12 mars 2011 à Asrama au terme de 3 jours de réflexion sous les initiatives de Togbui Mawuko EDOH II.
Elle a pour objectif d’instaurer un climat de fraternité et de prospérité entre tous les natifs du canton en l’exécutant chaque année autour d’une table ronde pour réfléchir au développement du canton.
Le canton d’Asrama est situé à 33 Km à l’est de Notsè chef lieu de la préfecture de Haho sur la route de Tohoun. Le canton a une superficie de 1030 km pour une population d’environ 50.000 habitants.
La prochaine édition de Gbenodjouzan promet de grandes surprises selon le comité d’organisation de l’édition 2016.
Amen K. ANIKA (envoyé spécial dans le HAHO)