Rentrée scolaire: la redynamisation du secteur s’impose
Depuis hier lundi 08 octobre 2012 les écoles ont rouvert leurs portes pour une nouvelle aventure scolaire de neuf(09) mois. Après une longue vacance de trois(03) mois, le monde scolaire reprend service et aborde une nouvelle mission et malgré la situation morose du pays, l’on s’attend que l’aventure soit belle. Le pari en vaut la chandelle d’autant plus que l’éducation est le secteur qui est à la base de l’essor de tous les autres secteurs de la vie nationale. C’est la clé de développement d’un pays. C’est pour cela que le secteur éducatif doit faire partie des priorités d’un Etat. L’Etat doit lui accordé une attention particulière en y investissant les moyens adéquats à la réalisation des objectifs qui lui assignés. Seulement au Togo, le secteur est marginalisé et entouré de beaucoup de problèmes qui plombent la réalisation de ses objectifs nobles. L’un des problèmes majeur est celui des enseignants. Les enseignants sont les hommes et femmes qui ont reçu la lourde mission de faire des enfants, de bons adultes et citoyens de demain. En réalité il n’y a de mission plus noble sur terre que de façonner des progénitures humaines en de futurs adultes responsables et utiles à la société. Malheureusement, le métier d’enseignant est l’un des métiers les moins valorisants au Togo. Ceux qui s’engagent ne sont suffisamment encouragés de façon à ce qu’ils s’y investissent totalement en mettant tout leur savoir-faire en jeu pour un meilleur rendement.
Le problème des infrastructures est de loin celui qui paralyse de plus en plus le secteur de l’éducation. Dans les centres urbains ce problème se manifeste par une insuffisance des salles de classe, avec comme conséquence les effectifs pléthoriques et la surcharge des classes ; ce n’est pas sans effet sur la qualité de l’encadrement et les conditions de l’évaluation des élèves. Tout ceci a entraîné la multiplication anarchique des écoles privées avec leur lot de problèmes et de conséquences. Dans les milieux ruraux au-delà de l’insuffisance c’est surtout la qualité des infrastructures construites pour abriter le monde scolaire qui est surtout en cause. Cela fait pitié en ce vingt et unième siècle de voir de petits enfants casés dans des classes de fortune pour suivre les cours et qui sont obligés de regagner leurs parents à la moindre intempérie. Ailleurs, ce sont les troncs d’arbres qui constituent les tables bancs des élèves dans certaines localités reculées. Une telle situation est pratiquement en déphasage avec la situation des enfants d’autres continents où l’éducation rime avec la technologie. L’évolution technologique n’a pas seulement contribué à doter le système éducatif de facilités dans l’acquisition de la connaissance, elle a aussi créé des failles dans le contrôle et la rigueur qui évitent aux élèves de tomber dans les vices tels que la tricherie, la paresse et la quête de la réussite par tous les moyens.
Beaucoup d’enfants passent leur temps à suivre les feuilletons les films et vidéos au lieu d’apprendre leurs leçons et comptent sur la tricherie pour réussir. D’autres encore utilisent l’internet à des fins inutiles au lieu de s’en servir pour compléter les connaissances acquises au cours. Mieux d’autres sont au commande de leur portable pendant que l’enseignant dispense son cours. Pire encore il y en a des élèves aujourd’hui jusqu’à la porte de l’université qui ne peuvent pas effectuer une simple opération sans se servir de la machine à calculer ou de leur portable. Voilà les réalités de la vie scolaire d’un monde où la technologie est en train de prendre de plus en plus la place de l’homme.
Le problème de débouché est la plus grande faiblesse de l’éducation aujourd’hui. L’école de nos jours forme de chômeurs alors qu’elle devient de plus en coûteuse pour les parents. Cette situation ne motive pas les apprenants et ne contribue donc pas à la culture de l’excellence. L’Etat devra s’investir à changer la donne sinon le chômage grandissant est une véritable bombe à retardement de l’éducation au Togo. Il va falloir adopter une véritable politique d’emploi pour l’endiguer et redonner un nouveau souffle à ce secteur.
Nasser O.Y.