Les choses vont plus vite qu’on ne l’espérait. En l’espace de 24 heures, plusieurs évènements, et annonces non des moindres ont marqué le processus électoral pour la présidentielle togolaise, pourtant minée de désaccords à plusieurs égards.
Mardi dernier, c’était le conseil des ministres qui annonçait la date du 15 avril pour la tenue du scrutin suivi mercredi 25 de la désignation du candidat du parti au pouvoir UNIR, en la personne, sans surprise, de Faure Gnassingbé.
La convention s’est tenue à Kara dans la localité d’origine du Président au Nord du pays.
Quelques heures seulement après l’annonce de la candidature du Président, la Commission Electorale Nationale (CENI) revient à la charge et donne 72h aux candidats pour boucler le dépôt des dossiers qui se clôture donc le 28 février prochain.
Au même moment, les médecins accrédités pour délivrer les certificats d’aptitudes physique et mentale aux candidats sont connus et ont même déjà remis leurs serments à la cour constitutionnelle.
Les interprétations ne manquent pas en ce qui concerne les évènements qui ont amorcé une vitesse supérieure.
Alliance Togo Informatique
Les partisans de l’opposition radicale réunis au sein de l’ANC et le CAP 2015 pensent qu’il s’agit d’une précipitation organisée pour prendre au dépourvu leur candidat déclaré en la personne de Jean Pierre Fabre : « Nous sommes prêts, nous irons aux élections et gagner même si le pouvoir procède par cette méthode de course contre la montre qui a consisté à attendre la convention de UNIR pour précipiter les dates…. » nous a confié un responsable de l’opposition.
Au sein du parti au pouvoir, c’est la sérénité. Des cadres que nous avons interrogés pensent qu’il s’agit tout simplement de la légalité constitutionnelle et il n’y a aucune relation entre la convention de Kara et les dates annoncées par la CENI et la cour constitutionnelle : « avec ce que nous avons connu à Kara, nous à UNIR, nous sommes tranquilles et nous allons élire brillamment notre président contre une opposition totalement confuse… » a rapporté notre envoyé spécial à Kara, Richard Aziagué.
La période électorale actuelle est très tendue sur plusieurs plans. Incompréhension sur la date du scrutin, sur les reformes politiques, sur les candidatures et même sur la participation ou non par l’opposition à l’élection présidentielle.
Les plus sceptiques annoncent déjà l’apocalypse pour l’après scrutin présidentielle. 2005 a fait tache d’huile.
Alfredo Philomena
