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République centrafricaine : les habitants subissent encore et toujours le conflit

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GENEVE, Suisse, 17 novembre 2014/African Press Organization (APO)/ — La situation s’est encore tendue en fin de semaine à la suite de manifestations d’hommes armés sur certaines artères de la capitale qui ont bloqué la circulation et paralysé les transports en commun.

Ces événements viennent s’ajouter à la récente vague d’affrontements et de pillages qui s’amplifie depuis octobre dans ce pays marqué par la violence et l’impunité. Pour échapper à l’insécurité dans les quartiers touchés, de nombreuses personnes ont été obligées de repartir vers les anciens sites de déplacés, même si le manque d’assistance sur ces sites y a rendu les conditions de vie difficiles.

« Privés d’assistance pendant plusieurs jours, nous avons souffert du manque de nourriture et d’eau, c’était une situation catastrophique », explique Mathias Yadjemal, responsable du site de déplacés de Castors.

Les menaces dont les organisations humanitaires font l’objet et les entraves à leur liberté de mouvement ont rendu encore plus difficile la situation des personnes qui dépendent de l’assistance humanitaire, principalement les malades, les blessés et les déplacés.

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« Nous sommes très préoccupés par cette nouvelle dégradation de la situation humanitaire à laquelle la population civile doit faire face. Nous appelons une fois de plus toutes les personnes concernées à faciliter le travail des organisations humanitaires », déclare Jean-François Sangsue, chef de la délégation du CICR à Bangui.

Sur un grand nombre de sites, il a fallu attendre la fin du mois d’octobre pour que de la nourriture puisse de nouveau être distribuée aux déplacés. Ceux-ci ont donc été privés de vivres pendant un temps, les dernières rations reçues ne suffisant pas à leurs besoins. Par solidarité, les anciens déplacés ont partagé avec les nouveaux arrivés leurs rations alimentaires mais il n’y en avait pas assez pour tous. Depuis le 27 octobre, des milliers de déplacés regroupés sur sept sites au sud de la ville de Bangui ont pu recevoir une ration alimentaire hebdomadaire distribuée par le CICR.

Accès aux soins entravé

De nombreux blessés et malades sont restés chez eux sans avoir la possibilité de se rendre dans les centres de santé pour recevoir les soins dont ils avaient besoin, du fait de l’insécurité qui régnait en ville et de l’impossibilité pour les services de secours de circuler librement après les menaces dont ils ont fait l’objet. Malgré cela, dès le début de la crise, le CICR a pu déployer une équipe chirurgicale à l’Hôpital communautaire de Bangui.

Pénurie d’eau potable

Certains quartiers de Bangui ne sont toujours pas approvisionnés en eau potable. Cette situation s’est malheureusement aggravée pendant les dernières violences qui ont retardé la réparation de pannes survenues sur les réseaux de la Société de distribution de l’eau, la SODECA. De nombreux habitants de Bangui, tant parmi les résidents que les déplacés, ont donc été privés d’eau potable.

Le CICR a pu assurer l’approvisionnement quotidien en eau pour plus de 20 000 personnes déplacées sur le site de M’poko, tout en apportant un soutien technique ponctuel à la SODECA pour les travaux de maintenance des conduites d’eau de la ville de Bangui. Ainsi, les équipes du CICR ont participé activement à la remise en état de la conduite principale d’eau potable qui dessert plus de 100 000 habitants de la partie nord de la capitale.

Du 25 septembre au 10 novembre 2014, le CICR en collaboration avec les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA) a :

• effectué plus de 110 interventions chirurgicales et pris en charge plus de 370 malades et blessés à Bangui et à Kaga Bandoro ;

• assuré la prise en charge psychosociale et médicale de plus de 10 femmes victimes de violences sexuelles à Kaga Bandoro ;

• réuni 4 anciens enfants soldats démobilisés avec leur famille ;

• distribué des rations alimentaires à plus de 18 000 déplacés à Bangui ;

• fait vacciner près de 15 000 animaux contre la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) dans la région d’Ouandago ;

• fourni quotidiennement de l’eau potable à plus de 20 000 personnes déplacées à Bambari, ainsi qu’à l’hôpital général de la ville ;

• rappelé à plus de 120 policiers et gendarmes les règles des droits de l’homme applicables aux opérations de maintien de l’ordre ;

• sensibilisé plus de 300 responsables administratifs (maires d’arrondissement, chefs de groupes, chefs de quartiers), chefs communautaires et jeunes aux activités du CICR et du Mouvement de la Croix-Rouge, et formé plus de 100 membres des groupes armés aux bases du droit international humanitaire.

Les équipes du CICR ont également visité plus de 600 personnes détenues dans trois centres de détention à Bangui, et elles ont apporté une aide à 10 ex-détenus pour qu’ils puissent retourner dans leurs familles.

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