Nigéria : plus de 50 000 personnes déplacées par les violences reçoivent une assistance dans le nord-est du pays
GENEVE, Suisse, 5 novembre 2014/African Press Organization (APO)/ — Des milliers de personnes déplacées par le conflit dans le nord-est du Nigéria ont trouvé refuge à Maiduguri.
Le 3 novembre, le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria ont achevé la distribution de vivres et d’articles ménagers essentiels à plus de 50 000 personnes vivant dans des conditions extrêmement précaires. « En plus de devoir fuir de chez eux, ces gens originaires de Kodunga, Kaga, Gwoza et Damboa ont perdu tous leurs biens et leurs sources de revenus. Ils manquaient de nourriture et de produits de première nécessité », explique Karl Mattli, chef de la délégation du CICR au Nigéria. « Les communautés d’accueil n’arrivaient plus à assumer la charge supplémentaire que les personnes déplacées faisaient peser sur elles. »
Après avoir évalué la situation, le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria ont lancé une opération d’urgence afin de répondre aux besoins les plus pressants. Des collaborateurs de l’institution et une centaine de volontaires de la Société nationale ont ainsi distribué 960 tonnes de vivres et d’autres articles de secours à 51 000 bénéficiaires.
Distribution de vivres et de secours dans le nord-est
La plupart des personnes déplacées qui sont arrivées à Maiduguri ces derniers mois se sont installées dans des bâtiments publics, des écoles ou des camps de déplacés. Certaines ont été hébergées par des parents ou des familles d’accueil, dont elles partageaient les maigres ressources, tandis que d’autres se sont réfugiées dans des campements de fortune. Dans tous les cas, les déplacés internes n’avaient pas les moyens d’acheter de la nourriture et dépendaient donc de l’aide de l’État ou de la générosité d’autrui pour survivre.
« À court terme, les secours que nous venons de distribuer vont améliorer considérablement le bien-être des populations déplacées », déclare Janet Angelei, collaboratrice du CICR spécialisée dans la sécurité économique en poste au Nigéria. « Nous leur avons fourni des ustensiles de cuisine, des couvertures, du savon, des nattes, des articles d’hygiène et des bâches pour couvrir certains de leurs besoins immédiats et alléger leur fardeau des familles d’accueil. »
Le CICR a par ailleurs distribué des rations de riz, de haricots, d’huile et de sel pour environ un mois. « C’est la première fois depuis que nous avons fui que nous recevons une aide substantielle », raconte Abdullahi Abuya, originaire de Konduga. « Certains d’entre nous n’ont presque rien eu à manger pendant des semaines, mais les choses vont mieux maintenant. »
Soins de santé
En coopération avec le ministère de la Santé, le CICR a entrepris de remettre en état le centre de soins de santé primaires Mala Kachalla à Maiduguri et de former son personnel. Les équipes du CICR ont construit un château d’eau équipé d’un réservoir de 4 000 litres et installé un système d’approvisionnement fonctionnant à l’énergie solaire. Elles ont aussi entièrement rénové les sols, plafonds, portes et fenêtres du centre. Selon Bernadette Gleeson, qui dirige les programmes chirurgicaux et de premiers secours du CICR au Nigéria, « le centre est aujourd’hui pleinement opérationnel. Il propose des services ambulatoires généraux, en se concentrant plus particulièrement sur les enfants de moins de cinq ans, les soins prénatals, obstétricaux et postnatals et la stabilisation des patients avant leur transfert vers d’autres structures pour y recevoir des soins secondaires ». En raison de l’afflux de déplacés internes à Maiduguri, on estime que le centre doit maintenant desservir 100 000 personnes supplémentaires.
Aide d’urgence pour des Nigérians qui ont fui au Niger
Des civils ayant fui les combats entre l’armée nigériane et divers groupes armés sont récemment arrivés dans la région de Diffa, dans l’est du Niger. Ces personnes déplacées, surtout des femmes et des enfants, proviennent de la zone d’Abadam et de villages nigérians proches du lac Tchad. Elles n’ont plus rien et dépendent entièrement des communautés qui les accueillent ainsi que de l’aide des organisations humanitaires. Au début du mois d’octobre, le CICR et la Croix-Rouge nigérienne ont distribué des vivres à quelque 2 000 personnes à Diffa et à plus de 3 500 autres qui se sont réfugiées sur des îles du lac Tchad.
En 2014, le CICR a par ailleurs :
• visité des détenus dans une vingtaine d’établissements pour évaluer leurs conditions de détention. Les collaborateurs du CICR ont transmis leurs constatations aux autorités en toute confidentialité. Ils ont en outre fourni des couvertures, des moustiquaires et des articles de nettoyage et d’hygiène aux détenus, amélioré les conditions d’hygiène et facilité l’accès à l’eau potable ;
• rétabli l’accès à l’eau potable de plus de 80 000 personnes dans les États de Kaduna et du Plateau ;
• distribué des rations alimentaires pour un mois à 880 femmes qui ont perdu leur mari dans le conflit en cours, à Maiduguri ;
• distribué des vivres et d’autres secours à plus de 37 000 personnes déplacées par les violences intercommunautaires qui secouent les États de Kaduna et du Plateau ;
• participé à une campagne lancée fin octobre visant à vacciner 150 000 têtes de bétail et 50 000 moutons et chèvres, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Plateau ;
• fourni à près de 2 000 familles du Plateau des engrais et des semences de maïs qui leur permettront de reprendre leurs activités agricoles ;
• dépêché une équipe chirurgicale mobile pour aider à soigner plus de 70 personnes blessées par l’explosion de bombes à Jos (en mai) et à Kaduna (en juillet) ;
• formé 1 850 personnes aux premiers secours en coopération avec la Croix-Rouge du Nigéria ;
• enseigné à un millier de personnes, principalement des membres de l’armée nigériane et de la Croix Rouge du Nigéria, comment gérer les dépouilles mortelles de façon adéquate.