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50 ans des Gnassingbé : Immobilisme et fatalisme

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13 janvier 1967- 13 janvier 2017, voici exactement un demi-siècle que le régime Gnassingbé est au pouvoir. 50 ans d’immobilisme politique qui nourrit le désespoir quotidien des togolais toujours assoiffés d’alternance et de changements. Mais plus les jours passent, les années aussi, le rêve de changement que caresse le peuple s’effrite progressivement dans un fatalisme encore rampant. Que retenir de 50 ans de Gnassingbé dont le règne est passé de père en fils face à un peuple résolu à la résignation : Dossier

Les indices sont nombreux mais quelques uns suffisent pour mieux nous renseigner : les marches de protestation de plus en plus boudées par les populations et les forts taux d’abstention observés lors des élections.

En effet, plusieurs éléments ou facteurs conduisent au renoncement ou au désistement des populations togolaises dans la lutte pour l’avènement de la démocratie et la consolidation de l’État de droit. Nous citerons entre autres la pagaille qui s’est installée au sein de la classe politique de l’opposition depuis quelques années, des piques politiques et ou invectives qui se lancent sur la place publique, tiraillements quotidiens, crise de leadership, sabordement des aspirations profondes du peuple au profit des intérêts égoïstes et partisans de certains opposants etc. à tout ceci vient s’ajouter la lassitude de plus en plus manifeste au sein des populations togolaises.

Aussi ne devons-nous pas occulter le radicalisme imprudent de certains leaders de l’opposition noyés dans la politique du ni-ni qui jamais, ne leur a été profitable.

Eh bien tous ces repères ou multiples facteurs contraignent progressivement les togolais à l’abandon d’une lutte politique qui, de jour en jour, s’inscrit dans une véritable impasse.

L’enthousiasme et l’engagement politiques n’y sont plus, puisque l’opposition togolaise ne rassure guère. Tous ses plans pour la conquête du pouvoir semblent être déjoués ou contenus par le régime en place.

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La preuve, les élections se tiennent encore et encore mais comme toujours, les résultats se fixent. D’où viendra alors le salut ?

Déçu, le peuple ne se bouscule plus pour les marches de protestation appelées par l’opposition et les 500 milles personnes avérées ou alléguées qui ont pris d’assaut la place Déckon les 12 et 13 juin 2012, ne sont désormais que de vieux souvenirs.

Aujourd’hui, les togolais semblent baisser la garde et s’en remettent plus à la providence qu’à un quelconque opposant capable d’opérer le changement. Aussi abandonnent-ils le sort du pays entre les mains de Dieu, car pour eux, seul lui pourra « sauver le Togo » et le sortir du bourbier dans lequel il s’est empêtré depuis des lustres.

Face à l’immobilisme, le fatalisme

L’autre facteur significatif ou illustratif du découragement ou de la démission du peuple togolais dans la lutte pour l’alternance et le changement tant souhaités, reste les forts taux d’abstention observés sur les dix dernières années lors des grands rendez-vous électoraux. Ainsi en 2005, au décès du général Eyadéma le 5 février après 38 ans de pouvoir, malgré l’imposition de Faure Gnassingbé par l’armée et son désaveu par le peuple, les élections présidentielles du 24 avril 2005 ont drainé plus de monde que celles des années qui suivront, puisque chacun croyait que c’était le moment  ou  jamais, de réaliser l’alternance.

Cinq années plus tard, l’enthousiasme collectif ou la grande détermination observée chez les populations togolaises en 2005, s’est émoussé. Le scrutin présidentiel du 4 mars 2010 révèle les états d’âmes. 35,32% de togolais inscrits sur le fichier électoral se sont abstenus de se rendre aux urnes alors que le taux de participation pour les législatives du 14 octobre 2007 était de 85%. Soit une abstention de 25%. Pour les législatives du 25 juillet 2013, les abstentionnistes étaient d’environ 34% du corps électoral, 35 en 2010. Mais le plus fort taux d’abstention est relevé en 2015, c’est-à-dire aux dernières présidentielles avec un taux record de plus de 40%.

Le constat qui se dégage est que depuis dix ans, le phénomène d’abstention connaît une ascension fulgurante et inquiétante et si rien n’est fait pour redonner confiance au peuple qui n’est plus emballé par les différents discours à lui servis jusqu’à présent, l’on risque d’avoir un président de la République qui sort des urnes avec un taux de participation de 10 ou 15%. Ce serait alors du total désaveu et pour l’opposition et pour le pouvoir public.

Pour l’heure, le message est on ne peut plus clair. Le peuple se lasse davantage du statu quo politique et ne croit désormais que sur Dieu qui pour lui, peut encore quelque chose. Le désespoir est donc patent et depuis, le fatalisme s’y est mêlé.

Sylvestre K. Béni 

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